Des berges et les rochers
Dans cette deuxième partie, je vais vous raconter mon exploration des berges et des rochers présents à l’île aux Basques. D’une beauté à couper le souffle, ses paysages abritent une faune aviaire d’un autre genre. Les vagues, le vent et la brume dominent. Les facteurs d’érosion sont nombreux et les marées impliquent un mode de vie bien spécifique à ses utilisateurs.
Les berges
Les berges sur le territoire de l’île aux Basques sont diversifiées. Nous avons à la pointe sud-est un long banc de sable, accueillant des colonies de goélands et de cormorans. Une flore dominée par les graminées prospère dans cet habitat. L’élyme des sables, avec son long épi, est présent en grand nombre. Parmi les oiseaux qu’on y retrouve, il y a l’un des plus gros prédateurs ailés de l’île, le goéland marin. On le confond souvent avec son cousin le goéland argenté. Mais, sa forte taille alliée à la couleur noire de ses ailes le distingue facilement. Sa grande taille lui permet une envergure d’aile plus grande et donc une plus grande maniabilité dans les vents océaniques, lui préservant de l’énergie pour la recherche de proies. En effet, ces oiseaux pélagiques survolent les mers à la recherche de nourriture telle que les poissons vivant en banc durant l’hiver. L’été, il se tiennent proche des colonies d’oiseaux pour s’alimenter de leurs œufs et de leurs poussins. Rassurez-vous, qui dit gros oiseau dit cycle de croissance lent. Ils sont donc présents en petit nombre.
Les escarpements rocheux
Sur les rivages nord de l’île, on peut s’apercevoir que le paysage change pour une domination de roches partiellement érodées par le vent et l’eau. Ces roches sont très friables et elles sont les hôtes d’une flore typique du milieu, composée de campanule à feuilles rondes, de gesse maritime, de plantain maritime, etc. Parmi ses masses rocheuses, de petits étangs salés appelées « marelles », pour la plupart temporaires, se forment avec les marées. Prenant au piège plusieurs crustacés et poissons, ce sont des sites de choix pour l’un des oiseaux les plus présents à l’île aux Basques : le grand héron! En effet, cet échassier s’alimente à marée basse dans ces petits étangs. Il se sert de son long bec comme d’un harpon pour capturer ses proies. J’ai eu le bonheur, à de multiples occasions, d’observer des hérons. D’ailleurs, en fin de journée, c’est un moment opportun pour les observer s’alimenter. Normalement très farouches, il faut cependant leur laisser de l’espace.
Enfin, le long des berges et des escarpements rocheux, on peut apercevoir l’eider à duvet, l’une des espèces clefs de l’île et qui se reproduit chaque été sur le territoire. Après l’éclosion des œufs, les femelles et leurs canetons se regroupent pour former des « crèches » ce qui permet de surveiller les petits. Ces crèches peuvent contenir plusieurs dizaines d’oiseaux et plusieurs familles. Quant aux mâles adultes, couverts d’un duvet blanc et noir au printemps, ils ne participent pas à ces rassemblements.
Finalement, ceci marque la fin de notre exploration des milieux riverains de l’île aux Basques. En complément de la première partie « De la forêt à la prairie », j’espère que j’ai réussi à susciter de l’émerveillement et une curiosité qui vous pousseront à venir explorer à votre tour le Parc naturel et historique de l’Île-aux-Basques en 2021, lors de la réouverture!
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Frédérick Létourneau, stagiaire à la Société Provancher, ornithologue et photographe
Photo à la une : Frédérick Létourneau.