Conférence de Daniel Fortin

La première conférence de notre saison 2016-2017 a eu lieu le 16 novembre 2016. Le Dr Daniel Fortin, professeur titulaire au département de Biologie de l’Université Laval, était notre conférencier. Il a entretenu le public sur le « Jeu spatial complexe entre proies et prédateurs ».

Pour en savoir plus sur cette conférence, nous vous invitons à lire ci-après le résumé préparé par M. Jean-Luc DesGranges, chercheur émérite à Environnement Canada. Vous constaterez que l’écologie des chaînes alimentaires peut être assez complexe.

Résumé : L’écologie complexe des chaînes alimentaires ruminants-carnassiers.

Lors de sa conférence, le Dr Fortin nous a présenté ses travaux de plus de 15 ans sur la complexité des relations trophiques et comportementales liant les prédateurs et leurs proies principales, cela au sein de chaînes alimentaires herbivores-carnivores… toutes aussi compliquées! Il faut dire que le professeur Fortin et ses étudiants gradués possèdent une longue feuille de route en ce domaine puisque leurs questionnements les ont amenés à s’intéresser au bison, au loup, au caribou, à l’orignal et au wapiti au Canada, de même qu’aux fauves et au lycaon en Afrique du Sud.

Au moyen de photos, de figures et de tableaux tirés de ses recherches publiées dans des revues scientifiques aussi prestigieuses que Ecology, American Naturalist et Animal Behavior, il nous a exposé les avancées réalisées dans le domaine de la synécologie des chaînes alimentaires des grands herbivores et carnivores terrestres. C’est au recours de technologies modernes en matière de télédétection, de surveillance photographique automatisée, de même qu’à l’emploi d’outils de modélisation mathématique qu’il est parvenu à déchiffrer la répartition spatiale quotidienne et saisonnière des proies et de leurs poursuivants en Amérique du Nord et en Afrique.

Pour la plupart des auditeurs qui étaient présents, il s’agissait d’une véritable initiation à l’écologie de la complexité où tant les ressources alimentaires, les proies, les prédateurs et leurs compétiteurs jouent un jeu de cache-cache pour survivre d’une saison à l’autre dans des milieux et des garde-manger qui se transforment régulièrement en fonction du climat et des activités anthropiques (foresterie, chasse et développement de chemins forestiers). Voici en quelques phrases ce que j’ai retenu de ce « salmigondis ». Pour plus de détails, je vous réfère aux nombreux articles publiés sur Internet par l’équipe du Dr Fortin.

Tout d’abord, les prédateurs dominants, tels que le loup et le lion, s’installent et visitent prioritairement les secteurs de leur aire vitale qui sont les plus giboyeux, tandis que les prédateurs sous-dominants (léopard, guépard, lycaon) fréquentent, selon leur force respective, des habitats qui sont de moins en moins riches en proies animales. N’eût été la présence occasionnelle de leurs prédateurs, les ruminants choisiraient probablement de fréquenter principalement les milieux qui contiennent les plantes qui leur profitent le plus du point de vue énergétique. Malheureusement, des prédateurs patrouillent régulièrement dans ces bons milieux, et parfois les hommes s’y pointent avec leurs routes, leurs tronçonneuses et leurs armes à feu. Il faut donc être en alerte et s’éloigner en autant que possible afin de réduire le risque de succomber à la prédation. Dans ce dérangement de survivants à la famine pour les carnivores ou à la prédation pour les herbivores, des proies de différentes espèces ruminantes se concentrent parfois dans des cachettes moins attrayantes et où parfois, les plus vulnérables en viennent à souffrir d’une prédation qui aurait dû affecter normalement une autre espèce… épargnée parce que plus forte qu’elle! Cela semble être le cas pour le caribou forestier qui est très souvent rejoint dans ses retranchements par l’orignal quand l’anthropisation et la fragmentation des habitats poussent ce dernier à partager un refuge commun avec le caribou. On prend là toute la mesure d’un aménagement écosystémique durable de cette espèce à statut précaire au Québec. À suivre…

Le Dr Daniel Fortin a fait un doctorat (2001) à l’Université de Guelph sur les bisons du parc national de Prince-Albert avant d’entreprendre des études post-doctorales (2003) à l’Université de l’Alberta (Edmonton) sur les interactions entre les wapitis et les loups du parc national de Yellowstone. Il a ensuite occupé un poste de professeur à l’Université Laval (Québec). Il a formé 16 étudiants à la maîtrise et 7 au doctorat dans le cadre de ses recherches sur le comportement animal et les chaînes alimentaires.

Jean-Luc DesGranges, Ph. D.

Chercheur émérite, Environnement Canada

Capture d'un loup sur la Côte-Nord au mois d'avril 2004 (Photo: Réhaume Courtois)
Bison (Photo: Daniel Fortin)
Lion (Photo: Daniel Fortin)
Léopard (Photo: Daniel Fortin)

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