Prix de la Société Provancher
La Société Provancher remet annuellement une bourse au mérite de 500 $ à un(e) étudiant(e) de 2e ou 3e cycle de l’Université Laval. Cette année la bourse a été méritée par Carla Bautista, étudiante au doctorat en biologie.
La remise du prix a été faite le vendredi 26 mars 2021 dans le cadre de la 11e édition 2.0 du Colloque du Département de biologie de l’Université Laval organisé par l’Association des chercheures et chercheurs étudiants en Biologie de l’Université Laval. Cette année, le colloque a été tenu du 22 au 26 mars. De nombreux prix ont été offerts aux étudiants.es ayant fait les meilleures présentations orales pendant le colloque.
La recherche de Carla Bautista
Une plus grande variabilité génétique est susceptible d’accroître l’adaptabilité aux changements environnementaux. Pour tester cette hypothèse, Carla a soumis des levures de deux espèces ainsi que leurs hybrides à un rayonnement ultraviolet (UV). Dans sa présentation, elle montre que les dommages à l’ADN par les rayons UV peuvent, au contraire, amener à une diminution de l’adaptabilité des hybrides (voir son résumé ci-bas).
Félicitations, Carla, pour ta nomination et, surtout, pour tes fructueux travaux!
Société Provancher
Photo à la une : Mercedes Rodríguez.
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S’adapter aux conditions stressantes des dommages à l’ADN en étant un hybride? Par Carla Bautista
L’hybridation peut augmenter la probabilité d’adaptation à des stress extrêmes. Cet avantage pourrait être causé par une plasticité accrue du génome chez les hybrides, ce qui pourrait accélérer la recherche de mutations adaptatives.
Le rayonnement UV élevé est un défi particulier en termes d’adaptation, car il affecte la viabilité des organismes en endommageant directement l’ADN. Ici, nous testons si l’hybridation accélère l’évolution adaptative en réponse aux dommages à l’ADN, en utilisant la levure comme modèle.
Nous avons exposé des hybrides entre deux espèces (Saccharomyces cerevisiae et Saccharomyces paradoxus) et leurs souches parentales à des conditions mimétiques UV pendant 100 générations. Bien que nous ayons constaté que l’adaptation se produit à la fois chez les hybrides et les parents, les hybrides ont atteint un taux d’adaptation inférieur, contrairement à nos attentes. L’adaptation aux conditions de dommages à l’ADN entraîne un coût important et similaire pour les parents et les hybrides, ce qui suggère que ce coût n’est pas responsable de la moindre adaptabilité des hybrides.
Dans l’ensemble, nos travaux montrent que les hybrides ont un potentiel d’adaptation inférieur à celui des espèces parentales dans des conditions mimétiques UV. Nous suggérons que le potentiel adaptatif inférieur des hybrides dans cette condition peut résulter de l’interaction entre le dommage à l’ADN et l’instabilité génétique inhérente des hybrides.