Réserve naturelle du Marais-Léon-Provancher

Éloge sensoriel de la réserve naturelle du Marais-Léon-Provancher

De nombreux visiteurs profitent de la réserve naturelle du Marais-Léon-Provancher, et ce, en toute saison. Nous vous offrons ici le récit d’un membre de la Société Provancher. Cet éloge sensoriel saura vous plaire, nous en sommes convaincus.

Promenades matinales

Depuis quelques années, lorsque que l’été est bien installé, je m’autorise une promenade à la réserve naturelle du Marais-Léon-Provancher. Elle débute dès que la lumière oblique du lever du soleil me permet de marcher librement. Je serpente d’abord lentement les premiers sentiers sinueux, bordés d’une végétation de jeunes feuillus et de plantes herbacées, en y respirant les parfums de milliers de fleurs et des feuilles d’aulnes, d’aubépines, de bouleaux blancs, de bromes inermes et d’épilobes à feuilles étroites. Puis, un peu plus loin, en descendant vers le premier palier, je me laisse surprendre par quelques beaux érables à sucre et surtout les formes inattendues de gros cèdres bien regroupés, qui projettent dans le sentier une lumière tachetée.

Source d’apaisement

Dès lors, on ressent une étrange et surprenante tranquillité. On a en effet rapidement l’impression que les arbres nous parlent. Qu’ils nous demandent de les observer, de respirer leurs odeurs et de les respecter. Ils nous entraînent doucement vers les berges du  majestueux fleuve où l’esprit s’évade un peu au rythme des vagues de la marée.

J’ai toujours aimé parler mentalement aux arbres. Cela me fait grand bien. Plus je marche et que je respire les molécules qui émanent de leur feuillage, écorce, fleurs et fruits, plus mes pas deviennent fluides et mon pouls régulier. Ma respiration et les battements de mon cœur semblent s’harmoniser avec le milieu. J’ai le sentiment que ces colosses et leurs rejetons m’écoutent et me transfèrent un état de bien-être. Les naturalistes, les observateurs de la faune et de la flore et les autres promeneurs contemplatifs connaissent depuis longtemps les bienfaits psychologiques et physiques des douces balades en forêt, particulièrement celles de l’éveil du printemps qui vivifient le corps et l’esprit. Ceux-ci s’ajoutent aux plaisirs de l’observation et de la découverte des êtres vivants et leurs milieux.

Des effets sur la santé également

On reconnaît maintenant de plus en plus les effets bénéfiques des « bains de forêts » ou de la sylviothérapie, non seulement sur la psychologie des personnes en réduisant leur stress ou anxiété, mais aussi sur des paramètres physiologiques (baisse de la tension artérielle, de la fréquence cardiaque, réduction de certaines hormones du stress et augmentation du système immunitaire). De nombreux ouvrages nous révèlent des effets positifs sur la santé de cette pratique. Ces promenades lentes ou immersions en forêt sont connues au Japon depuis 1980 par une grande partie de la population. Le Shinrin Yoku est même reconnu par le ministère public japonais et prescrit depuis 1983 comme une cure. Au Québec, une organisation offre des séances guidées en forêt pour s’approprier la sylviothérapie « Shirin Yoku Québec », depuis quelques années. Je pense que la réserve naturelle du Marais-Léon-Provancher, en plus d’être un site exceptionnel pour l’observation des oiseaux et l’éducation à la nature, répond bien à tous les critères de sélection d’un lieu pour s’adonner à des bains de forêt.

Note : texte adapté de l’un des récits du livre titré « Promenades joyeuses et contemplatives et autres plaisirs naturels », que j’ai publié en 2020, aux Éditions GML  https://www.editionsgml.ca/.

Luc Vézina, membre de la Société Provancher

Photo à la une: Véronique Mark.

De nombreux sentiers pédestres sillonnent la réserve naturelle du Marais-Léon-Provancher. Ils sont accessibles en toute saison.
Sentier pédestre à la réserve naturelle du Marais-Léon-Provancher. Photo : Véronique Mark.
Un grand héron se tient à l'affût au marais Léon-Provancher. Photo : Jean Labbé.
Couleurs d’automne au marais de la réserve naturelle du Marais-Léon-Provancher. Photo : Jean Labbé.
Un photographe sur la digue du marais Léon-Provancher. Photo : Yvan Bédard
Un photographe de la nature à la réserve naturelle du Marais-Léon Provancher. Photo : Yvan Bédard.
Le carouge à épaulettes est un oiseau très commun à la réserve naturelle du Marais-Léon-Provancher. Très tôt le printemps il arrive pour y nicher. On peu donc parfois le voir par bandes, un peu comme des essaims d'abeilles.
Un essaim de carouges à épaulettes au lever du soleil. Photo : Marc Lautenbacher.

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