Les oiseaux champêtres de la région de Portneuf : résumé de conférence

Le 22 avril dernier, près de 40 personnes ont assisté attentivement à la conférence de Mme Chantal Leblanc concernant les initiatives de l’organisme de bassin versant (OBV) CAPSA pour la mise en valeur des oiseaux champêtres de la région de Portneuf. Présenté au pavillon d’accueil de la réserve naturelle du Marais-Léon-Provancher, à Neuville, cette conférence s’est tenue dans le cadre de la Journée de la Terre.

La CAPSA, un organisme dynamique dans la région de Portneuf

La mission de la CAPSA est de promouvoir une gestion de l’eau qui tient simultanément compte de tous les besoins et de son importance dans les écosystèmes. Son territoire d’intervention est celui des rivières Sainte-Anne et Portneuf, et des affluents au fleuve situés entre Portneuf et Sainte-Anne-de-la-Pérade. Le lien entre la gestion intégrée de l’eau et les oiseaux champêtres est que ceux-ci vivent dans des habitats situés en milieu agricole (p. ex. prairies naturelles ou d’origine anthropique, pâturages, champs, friches) et que nombre d’initiatives de la CAPSA sont menées dans ce milieu.

Déclin des populations d’oiseaux champêtres

Composée de 29 espèces, la population d’oiseaux champêtres de la région de Portneuf est déclinante. C’est le cas notamment de l’hirondelle rustique, du goglu des prés et de la maubèche des champs. Ce déclin s’explique notamment par la perte d’habitats (p. ex. : urbanisation de milieux jusqu’alors agricoles, modifications et déplacements de cours d’eau, diminution de la superficie des pâturages) et par des pratiques culturales (p. ex. coïncidence d’un pic d’activités aux champs avec la période de nidification, remplacement de bâtiments dispersés aux champs par des bâtiments regroupés autour des résidences et recouverts de matériaux non propices à la construction de nid).

Changements dans les pratiques agricoles

La CAPSA est consciente que les agriculteurs ont des exigences de rendement. C’est toutefois avec conviction qu’elle leur apporte conseils et expertise pour prendre des mesures faisables qui, tout en améliorant la gestion de l’eau, contribuent aussi à la mise en valeur des oiseaux champêtres. Par exemple, la reconstitution d’un couvert végétal naturel sur des bandes de terres riveraines aux cours d’eau est préconisée. Cela réduit la perte des sols causée par l’érosion et le ruissellement tout en offrant aux oiseaux de nouveaux perchoirs et lieux de nidification. Ces bandes contribuent également à l’amélioration de la qualité de l’eau qui devient elle-même favorable à l’apparition d’une nouvelle faune tels les insectes, les batraciens et les poissons, dont plusieurs espèces d’oiseaux se nourrissent. Outre des mesures intrinsèques à la gestion de l’eau, la CAPSA préconise aussi des mesures concernant les pratiques culturales comme le fauchage à hauteur suffisante pour ne pas détruire les nids au sol et selon des parcours qui favorisent la fuite des oiseaux vers la sécurité. Grâce à la collaboration de 13 agriculteurs, la CAPSA a mené un projet qui comportait de telles mesures ainsi que l’ajout de nichoirs et de perchoirs.

Au-delà des mesures proposées à chaque ferme prise individuellement, la CAPSA a pour vision de proposer des mesures conçues en fonction d’objectifs et de moyens communs à plusieurs d’entre elles. Par exemple, la juxtaposition des pâturages de fermes voisines créerait des espaces plus vastes qui seraient ainsi favorables aux besoins d’un plus grand nombre d’espèces, dont la sturnelle des prés. En conclusion, les riches propos tenus par Mme Leblanc ont mis en lumière qu’une bonne qualité de l’eau et des pratiques agricoles adaptées peuvent faire le bonheur des oiseaux champêtres.

Une conférence très appréciée

En terminant, la Société Provancher remercie sincèrement la CAPSA et tout particulièrement Mme Leblanc pour cette excellente conférence. À la lumière des commentaires reçus, il ne fait aucun doute que les participants ont beaucoup aimé cette présentation.

CAPSA

Pierre Pelletier, bénévole, Société Provancher

Photo à la une : Isabelle Zinger