Un 24 heures de science à votre mesure!

Les 8 et 9 mai 2020, ce sera le 24 heures de science, un événement auquel la Société Provancher aime bien participer en accueillant le public à la Réserve naturelle du Marais-Léon-Provancher.

Cette année, COVID-19 oblige, pourquoi ne pas faire un 24 heures de science à notre mesure? Faute de pouvoir vous recevoir, la Société Provancher vous offre plutôt un exercice à faire en famille à la maison ou dans le voisinage. Pas besoin d’aller loin pour bouger et faire des découvertes!

De plus, un podcast scientifique nous a été recommandé par le Dr Fritz Neuweiler, professeur agrégé du Département de géologie et de génie géologique de la faculté des sciences de l’Université Laval. Nous avions eu le plaisir d’échanger avec le Dr Neuweiler lors de notre Bar des sciences 2018 à Québec.

Se familiariser avec la distanciation de 2 mètres

Depuis plusieurs semaines déjà, la distanciation sociale fait partie de nos vies. L’éloignement physique constitue un des moyens les plus efficaces pour réduire la propagation de la COVID-19. Avec patience et coopération, nous pouvons tous contribuer à cet effort. Mais avez-vous pris le temps de bien mesurer cette distance de 2 mètres de référence en famille?

  1. Prenez le temps de mesurer cette distance avec un ruban à mesurer;
  2. Dehors, inscrivez la distance à la craie sur un trottoir ou une entrée, sinon, à l’intérieur, mettez des petits repères visuels placés au plancher;
  3. Apprivoisez bien cette distance, car elle devient votre repère. En science, c’est important, on appelle ça un étalon!
  4. Partez à l’aventure et regardez autour de vous pour voir ce qui correspond à cette mesure dans la nature.
Ce qui représente 2 mètres dans la nature

Voici quelques exemples de ce qui s’approche de cette mesure de 2 mètres dans la nature et parfois même dans votre voisinage. Il y a des exemples qui sont impressionnants :

La hauteur du roseau commun (Phragmites australis)

Vous connaissez sans doute cette plante envahissante qui pousse à la Réserve naturelle du Marais-Léon-Provancher. En une saison, elle pousse de 2 mètres et même plus dans les stations très fertiles. Nous la retrouvons aussi le long des routes, là où le sol est particulièrement humide. Depuis 2013, la Société Provancher a fait des travaux importants pour freiner la propagation de cette plante exotique envahissante. Plusieurs techniques ont été expérimentées à savoir la coupe, le bâchage et l’arrachage des rhizomes.

L’envergure d’aile du pygargue à tête blanche (Haliaeetus leucocephalus)

Cet oiseau de proie diurne est le plus gros rapace au Canada. Il a une envergure d’ailes de 2 mètres, soit la distance entre les extrémités des deux ailes. Le terme est aussi utilisé pour décrire les caractéristiques techniques d’un avion! Les ailes du pygargue à tête blanche sont larges et longues, très bien adaptées au vol plané. Quand l’oiseau est perché, sa hauteur est de plus de 75 cm. Certains individus pèsent plus de 7 kg. Son nid a un diamètre se situant entre 1,5 et 2 mètres. À l’occasion, ce grand rapace peut être observé à l’île aux Basques ainsi qu’à la Réserve naturelle du Marais-Léon-Provancher.

La hauteur d’un orignal (Alces americanus) mâle adulte au garrot

L’orignal est la plus grande des espèces de cervidés. Au Canada, on le retrouve dans la forêt boréale, de Terre-Neuve jusqu’en Colombie-Britannique. Adulte, sa taille au garrot est de 2 mètres, sa longueur de plus de 3 mètres et il peut peser 700 kg. La mesure de la dimension du garrot est un standard de taille utilisé pour les quadrupèdes. Quant au garrot, c’est la zone du corps située sur le dessus de celui-ci, à la jonction du cou et du dos. En 2019, il y avait 3 orignaux à l’île aux Basques. Ce sont des femelles que certains visiteurs ont eu la chance de voir. Ces animaux ont reçu des noms basques : Ama (mère), Alaba (fille) et Berria (la nouvelle) en euskara, la langue basque.

La hauteur du broutage des cerfs de Virginie (Odocoileus virginianus) dans les cédrières

Les cerfs de Virginie sont des herbivores opportunistes qui s’adaptent à différentes sources de nourriture selon les saisons. Ils sont friands de cèdre (Thuya occidentalis), dont ils mangent le feuillage. De plus, ils apprécient le couvert des cédrières qui leur sert d’abri. En hiver, grâce à l’épaisseur de la neige, ils peuvent atteindre les branches de cèdre passablement haut. C’est ainsi qu’on observe des cèdres sans branches jusqu’à 2 mètres de hauteur sur le territoire de la Réserve naturelle du Marais-Léon-Provancher.
Les haies de cèdres de votre voisinage. Près de chez vous, vous verrez sans doute des haies de cèdres qui ont 2 mètres de hauteur. Ce sont les propriétaires qui taillent les haies à cette hauteur pour délimiter leur terrain et avoir de l’intimité. Elles aident à diminuer le bruit et coupent le vent. Ces haies offrent un habitat et de la nourriture à plusieurs espèces d’oiseaux et insectes que vous aurez plaisir à observer au passage.

En conclusion

Notre petit exercice était relativement simple avec la référence au 2 mètres de distanciation sociale. Il nous a appris qu’en science, les mesures sont cruciales, se situant à la base de la connaissance. Elles permettent non seulement de quantifier l’observation de divers phénomènes physiques, mais aussi les dimensions sociales et économiques de nos vies. En ce temps de pandémie de coronavirus, nous voyons toute l’importance que prennent les mesures et statistiques dans l’aide à la décision.

Un podcast scientifique pour alimenter les réflexions

Si le mauvais temps vous a empêché de faire l’exercice proposé, profitez-en pour vous documenter, grâce au podcast scientifique de France culture suggéré par le Dr Fritz Neuweiler.

Intitulée «Bienvenue dans l’anthropocène», voilà une série de 4 épisodes d’une durée de 55 minutes chacun traitant d’un temps nouveau où la vie est fragile. Plusieurs scientifiques ont été mis à contribution dans cette série et ils se prononcent sur l’effondrement du vivant. Bonne écoute! Accéder au Podcast.

Élisabeth Bossert, responsable des activités éducatives

Photo à la une : Wikipedia commons (L’horloge 24 heures de Toulouse, France)

Distanciation sociale de 2 mètres. Photo : Gouvernement du Canada.
Fauchage du roseau commun à l'aide d'une débroussailleuse à la réserve naturelle du Marais-Léon-Provancher. (Photo: Réhaume Courtois)
Fauchage du roseau commun à l’aide d’une débroussailleuse à la réserve naturelle du Marais-Léon-Provancher. Photo : Réhaume Courtois.
Pygargue à tête blanche au vol. Crédit photo: Wikipedia commons.
Parc naturel et historique de l'Île aux Basques, juin 2018. Photo: Nathalie Renaud
L’une de nos orignales à l’île aux Basques. Photo : Nathalie Renaud
Très présent à la Réserve naturelle du Marais-Léon-Provancher, le cerf de Virginie est un mammifère familier observable en toute saison. Photo : Yvan Bédard.
Cerf de Virginie à la Réserve naturelle du Marais-Léon-Provancher. Photo : Yvan Bédard.
Fritz Neuweiler. Professeur agrégé, Faculté des sciences et génie de l’Université Laval Photo: Courtoisie

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