Le public a pu visiter la collection de Léon-Provancher durant la semaine de relâche 2017 à l'Université Laval

Les curieux ont été ravis

Ils ont été nombreux et ravis les curieux venus visiter la Collection de Léon-Provancher à l’Université Laval durant la semaine de relâche 2017. Par ces visites, la Société Provancher visait à faire connaître davantage Léon Provancher et son œuvre. Offertes par petits groupes permettant les échanges, c’était une occasion particulière de découvertes tant pour les jeunes que les adultes.

Mais qui était Léon Provancher au juste?
C’est un personnage illustre ayant vécu entre 1820 et 1892,  considéré comme l’un des premiers naturalistes canadiens-français. D’abord prêtre,  il a réalisé le gros de ses activités scientifiques une fois à la retraite de son sacerdoce. Il résidait alors à Cap-Rouge et s’est intéressé à l’horticulture ainsi qu’à la botanique. Nous lui devons la première flore du Québec et sa contribution se situe en amont de celle du Frère Marie-Victorin (1885-  1944).
M. Jean-Marie Perron qui accompagnait les groupes en première partie des visites, nous a présenté l’abbé Léon-Provancher presque comme s’il l’avait connu, tant il a travaillé sur le sujet! Entomologiste de formation, M. Perron est bien placé pour faire valoir l’apport majeur de Léon Provancher à la connaissance des insectes du Québec.

La collection d’insectes comprend 22,000 individus dont 1 000 spécimens types, surtout des très petites espèces. Sa principale contribution concerne le groupe des ichneumons parasites (546 espèces) et des mouches à feu (65 espèces). Disons que Provancher aurait pu être moine!
M. Perron a montré divers coffrets où les insectes sont habilement montés et documentés. De plus, il nous a parlé de la démarche scientifique de Provancher et de son rayonnement. Il faut savoir que Provancher a entretenu une correspondance avec plusieurs scientifiques de son époque et qu’il avait un grand souci de diffuser ses connaissances.
En 1868, il faisait paraître le premier numéro du Naturaliste canadien. Les visiteurs ont eu la chance de voir les différents numéros de la revue scientifique dont la facture a considérablement changé au fil du temps. En 2018, la revue célèbrera ses 150 ans.
Pour l’illustration de ses livres  dont la Petite faune entomologique du Canada parue en 1877, l’abbé Provancher avait recours à des plaques en bois finement travaillées. Ces bijoux de bois sont conservés dans la collection et M. Perron poursuit leur documentation.

En deuxième partie des visites, Madame Gisèle Wagner, chargée de conservation et de restauration des Collections de l’Université Laval, montrait les animaux naturalisés de la collection mais aussi des items de d’autres collections. Certains visiteurs étaient surpris de revoir les animaux naturalisés de leur enfance jadis conservés au Musée du Québec, situé sur les Plaines d’Abraham! Il y avait l’ours polaire, le grizzli, le loup, un orignal albinos et même le crocodile de l’abbé Provancher.
Les collections de l’Université Laval demeurent une référence au Québec pour les chercheurs, les professeurs, … À elle seule, la collection d’oiseaux comprend 6 500  spécimens dont la tourte voyageuse hélas disparue. 4 000 de ces spécimens sont disposés à plat dans des tiroirs où les différents sujets d’une même espèce sont réunis. Les visiteurs étaient surpris de voir pareil étalement de plumes ainsi qu’une collection d’œufs d’oiseaux.
Il s’agit de la collection d’œufs de l’Institut agricole d’Oka qui a fermé ses portes en 1962. Cet établissement a joué un rôle important dans la province au niveau de la formation agricole. Parmi les retombées importantes de recherche de cet institut, retenons la première race de volaille canadienne, la poule Chantecler. Elle a été développée pour supporter notre climat par le Frère Wilfrid entre 1908 et 1920 et elle est maintenant considérée poule patrimoniale. Passant de l’œuf à la poule, les visiteurs ont vu voir deux spécimens de cette fameuse poule en vitrine.
Ils ont admiré aussi les vitrines d’oiseaux naturalisés datant de l’époque victorienne et ayant appartenu au fondateur de la Brasserie Boswell. Elles ont été données à Charles-Eusèbe Dionne, ornithologue reconnu, auteur du livre Les Oiseaux de la province de Québec en 1906.
Madame Wagner a insisté sur les conditions particulières de conservation des locaux visités et sur la quarantaine nécessaire lorsque de nouveaux items sont ajoutés à cet important patrimoine. Chaque année, la collection de l’Université Laval s’enrichit de nouveaux spécimens et leur documentation est à la base de la conservation. Un item dont on ne connaît pas l’âge ni la provenance n’obtiendra pas le statut recherché pour les collections.

La Société Provancher est heureuse d’avoir offert ces visites dont ont profité plus de 30 personnes. Chacune, à sa manière, est devenue ambassadrice de l’œuvre de Léon Provancher.

Élisabeth Bossert

Des enfants ont visité la collection de Léon-Provancher durant la semaine de relâche 2017 à l'Université Laval
Des enfants ont visité la collection de Léon-Provancher durant la semaine de relâche 2017 à l'Université Laval
Jean-Marie Perron, entomologiste. Collection Léon-Provancher à l'Université Laval.
Jean-Marie Perron, entomologiste, collection Léon-Provancher, Université Laval.
Gisèle Wagner, chargée de la conservation et de restauration des Collections de l'Université Laval
Gisèle Wagner, chargée de la conservation et de restauration des Collections de l'Université Laval
Peaux scientifiques d'oiseaux
Peaux scientifiques d'oiseaux