Bientôt le retour des hirondelles
La réserve naturelle du Marais-Léon-Provancher, située à Neuville, est un territoire reconnu pour la richesse de la faune, et ce, en toute saison. L’avifaune est y particulièrement importante, car on y observe plusieurs espèces. Parmi celles-ci, l’hirondelle bicolore est l’une des plus spectaculaires.
Dès la deuxième semaine d’avril, les premières hirondelles bicolores devraient être aperçues près du marais Léon-Provancher. Tout au début, ce seront des mâles qui ne feront que de courtes visites. Ils en profiteront alors pour sélectionner un nichoir. Lorsque la température sera plus chaude, ils s’établiront pour la durée de la nidification avec la femelle qu’ils auront réussi à charmer.
Comme bénévole chargé de l’entretien et de la surveillance des nichoirs installés pour l’hirondelle bicolore à la réserve naturelle du Marais-Léon-Provancher, je suis toujours anxieux de connaître le succès de la prochaine saison de nidification. L’année 2023 sera-t-elle aussi bonne que celle de 2022?
La nidification : un taux de réussite exceptionnel
En effet, le succès de reproduction de l’hirondelle bicolore en 2022 fut exceptionnel. Sur les 20 nichoirs disponibles au printemps 2022, tous ont été occupés par l’hirondelle bicolore et tous les couples ont mené leur nichée à terme, soit totalement, soit partiellement. Dans le cas de 14 nichoirs (70 %), tous les oisillons ont pris leur envol, alors que dans les 6 autres nichoirs (30 %), une partie seulement de la nichée a quitté le nid.
Les données qui suivent, soit celles de 2008 à 2022, excluent celles de 2019 et 2020, car en raison de la pandémie de COVID-19, la visite des nichoirs prévue en mars 2019 a dû être annulée. Les données de 2020 ont aussi été exclues, car le contenu des nichoirs comprenait des informations portant sur deux années. Le taux d’occupation des nichoirs par l’hirondelle bicolore a varié de 90 % à 100 % entre les années 2005 et 2011 (fig. 1). Une tendance à la baisse du taux d’occupation est perceptible par la suite, avec un taux d’à peine 47 % en 2016. Toutefois, une remontée du taux d’occupation a été notée en 2017 et 2018. Il est demeuré élevé en 2021 et a atteint 100 % en 2022.
Le suivi se poursuit en 2023
Le succès de nidification dans les nichoirs occupés par l’hirondelle bicolore démontre une tendance à la baisse marquée, du moins jusqu’en 2018, comme en fait foi le pourcentage de nichoirs occupés par les couples ayant mené à l’envol toute leur nichée ou une partie de celle-ci. La pire année fut 2016 alors que seulement 38 % des nids occupés par l’hirondelle présentaient des indices de succès (fig. 2). Cependant, les données de 2021 et 2022 indiquent des taux de succès remarquables, soit de 76 et 100 %.
La tendance à la baisse entre 2005 et 2018 laissait entrevoir des années difficiles à venir pour l’hirondelle bicolore. Cependant, les résultats des deux dernières années sont plus qu’encourageants. Qu’en sera-t-il en 2023?
L’équipe de bénévoles chargée du suivi des nichoirs d’hirondelle est composée de Paule Potvin, Jean-Claude Houde et Michel Lepage.
Michel Lepage, bénévole, Société Provancher
Photo à la une : Nathalie Ouellet
Pourcentage d’occupation des nichoirs d’hirondelles bicolores au marais Léon-Provancher, de 2008 à 2022.
Pourcentage d’occupation des nichoirs d’hirondelles bicolores au marais Léon-Provancher, de 2005 à 2022.