Le Fleur de mai, mon premier bateau, prêt pour la traversée à l'île au Basques. Photo Jean-Pierre Rioux

Les gardiens de l’île aux Basques, d’hier à aujourd’hui – partie 3; 1991

Chronique sur l’histoire des gardiens de l’île aux Basques

La Société Provancher profite de son centenaire pour souligner l’apport de certains de ses plus importants contributeurs. Parmi ceux-ci, les gardiens de l’île aux Basques méritent une attention particulière. Pour souligner leur contribution, au cours de l’année 2019, nous publierons dans notre infolettre, sous forme de chronique, une série d’articles relatant les mémoires du gardien actuel, M. Jean-Pierre Rioux.

En plus des gardiens qu’il a côtoyés, M. Rioux nous décrira aussi les bateaux qu’ils ont eus pour faire la traversée à l’île. Toutefois, la mémoire étant ce qu’elle est, il insistera davantage sur le dernier demi-siècle.

Centenaire Société Provancher 100 ans

Cent ans d’engagement pour la nature

Les gardiens de l’île aux Basques, troisième partie, 1991

Dans cette troisième chronique sur les gardiens de l’île aux Basques, notre gardien actuel, M. Jean-Pierre Rioux,

nous parle de sa passion pour la navigation, avant de devenir “gardien de l’île” en 1991.

Troisième article : Jean-Pierre Rioux, gardien depuis 1991

Dans cet article, le troisième sur les gardiens de l’île aux Basques et leurs bateaux, j’aimerais vous parler de la période de ma vie qui m’a amené à acheter mon premier bateau, le Fleur de mai.

Je suis gardien de l’île aux Basques depuis le printemps 1991, soit depuis 29 ans à l’aube de cette saison 2019! Mais avant d’avoir ce poste, je possédais déjà un bateau, le Fleur de mai, que j’avais acheté de mon oncle, Emmanuel Franck, en 1985. Celui-ci avait été gardien de l’île de 1971 à 1980, avec ce même bateau. Toutefois, à cette époque, je n’avais aucune notion de l’art de la navigation!

Petite histoire de l’acquisition du Fleur de mai

Situons-nous d’abord en 1985, alors que je passais souvent devant la maison du capitaine Franck. Un jour, j’y ai vu le Fleur de mai fixé à son attache dans le lit de la rivière Trois-Pistoles avec une pancarte « À vendre », écrite au crayon-feutre à la main sur un grand carton. J’en fus bouleversé. Même si je ne connaissais rien à la navigation, je crois que c’est à ce moment-là que j’ai eu la soudaine envie d’en devenir propriétaire. Pour moi, ce bateau était mythique par tout ce qu’il représentait. C’était un bateau unique! La majorité des appareils à bord avaient été construits à partir de l’imagination de mon oncle.

Une passion pour la navigation!

Je me suis donc “torturé” pendant trois jours avant d’aller voir mon oncle afin de lui dire que j’étais intéressé par le Fleur de mai et pourquoi j’étais si motivé. Mais à ce moment-là,  je n’avais toutefois aucune pensée de devenir gardien de l’île. Malheureusement, une fois informé de mon intérêt, mon oncle me signifia qu’il y avait quelqu’un d’autre intéressé par ce bateau. Cet acheteur potentiel était Paul Tardif, un ami de mon oncle et père de l’actuel député de Rivière-du-Loup/Témiscouata, M. Denis Tardif. Il va sans dire que j’étais bien déçu. Mais il a dû sentir que j’y tenais beaucoup. Toutefois, puisque j’étais son neveu, avant de partir de chez lui, il m’a dit qu’il allait parler à M. Tardif afin de le convaincre de me le laisser. Les jours qui suivirent furent très longs à attendre sa réponse! Mais, elle fut positive!

Le bateau Fleur de mai en face de Trois-Pistoles. Photo: Jean-Pierre Rioux
Le Fleur de mai en face de Trois-Pistoles. Photo: Jean-Pierre Rioux
Le capitaine Jean-Pierre Rioux à la barre du Fleur de mai
Le capitaine Jean-Pierre Rioux à la barre du Fleur de mai. Photo: Jean-Pierre Rioux.
M. Jean-Pierre Rioux, capitaine et gardien de l'île aux Basques depuis 1991. Photo : Info-Dimanche.
M. Jean-Pierre Rioux, capitaine et gardien de l’île aux Basques depuis 1991. Photo : Info-Dimanche.
Les années d’apprentissage

Par la suite, je suis allé rencontrer mon oncle pour convenir du prix de vente. Je l’ai alors informé que le tout devait être accompagné de son expertise à me transmettre son expérience à naviguer dans ces eaux avec marées, hauts fonds, vents et courants! Ainsi, durant mes deux premières années de navigation, il m’accompagna à plusieurs reprises afin de me transmettre ses connaissances. Ce furent de belles sorties autour des îles entre l’île aux Pommes et les îles Razade sans oublier le tour de l’île aux Basques. Tout ça bien sûr était accompagné de pleins d’anecdotes de la petite histoire qui, la plupart du temps, disparaît avec la personne qui les a vécues!

Et c’est ainsi que pour parfaire mes connaissances en navigation, je me suis inscrit à l’institut Maritime du Québec à Rimouski. J’y ai donc suivi des cours pendant deux ans, les mardis soirs d’automne et d’hiver. J’ai ainsi acquis une très bonne connaissance de l’utilisation des cartes marines, en plus des notions sur les courants marins, les règles de navigation, etc.! Ce fut très formateur et cela me faisait rêver à la mer et de mes sorties autour des îles.

En route vers le gardiennage de l’île aux Basques

En 1990, alors que le Fleur de mai prenait de l’âge et qu’il y avait infiltration d’eau et que certaines composantes essentielles laissaient entrevoir des signes de fatigue, j’ai entrepris de lui refaire une beauté. C’est donc à Paul Lévesque que j’en ai confié le contrat de restauration — ce même Paul qui a rajeuni les toitures des chalets de l’île aux Basques à l’été 2014. À cette époque, à la demande du service d’animation de l’Université Western Ontario, j’avais déjà commencé à faire des excursions autour des îles pour les étudiants qui venaient séjourner à Trois-Pistoles dans le cadre de leur immersion en langue française. Je leur racontais alors les anecdotes que mon oncle m’avait fait découvrir. Ce fut un élément déclencheur!

C’est vers la fin des années 1980 que j’ai commencé à rêver qu’un jour je pourrais devenir “gardien de l’île aux Basques”. Raynald Dionne en était le titulaire depuis 1988. Comme il était âgé de plus de 70 ans, je savais donc que c’était une question de temps avant que le poste ne se libère! De plus, des rumeurs circulaient à propos de son intérêt à se départir de ses bateaux! Et c’est ainsi que je suis devenu “gardien de l’île” à partir du printemps 1991, et ce, avec le Fleur de mai.

Texte de : Capitaine Jean-Pierre Rioux, gardien actuel de l’île aux Basques

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