Au cours de l’été 2020, Frédérick Létourneau, ornithologue, photographe et stagiaire à la Société Provancher, s’est rendu au parc naturel et historique de l’Île-aux-Basques afin d’explorer la faune aviaire de ce riche milieu. Dans une courte série de deux articles sur l’ornithologie à l’île aux Basques, il nous décrit le fruit de cette exploration. Ce premier volet est consacré à la forêt boréale et à la prairie.
Une île d’une grande diversité
L’île aux Basques abrite une diversité aviaire exceptionnelle en raison de sa position géographique et de la superposition des milieux naturels présents sur le territoire. En effet, ce milieu insulaire du Bas-Saint-Laurent accueille un heureux mélange composé d’une forêt boréale, d’une prairie haute en couleur ainsi que des rivages rappelant les battures de Kamouraska et les escarpements rocheux du Bic. Véritable sanctuaire ornithologique, j’ai eu le privilège d’explorer de fond en comble chaque parcelle de l’île au mois de juillet 2020. Ainsi, ce court récit consacré à l’ornithologie à l’île aux Basques sera une occasion de vous immerger dans cette fameuse richesse.
La forêt boréale
Le centre de l’île est dominé par la forêt boréale, composée de conifères et dans sa périphérie, par des feuillus comme le peuplier faux-tremble. Mon objectif principal était de recenser la présence du bruant fauve, une espèce clef de l’île. Comme il est très farouche, il faut être patient et le plus silencieux possible. De plus, il faut le chercher le plus profondément possible en forêt. À mon grand bonheur, j’ai eu un bref moment avec un individu. J’ai eu la chance d’entendre son chant, l’un des plus riches de sa famille, une suite de tiou tiou oui-ti tiou assez mélodieux!
Plus loin, dans une zone dense de peuplement d’épinettes noires, je suis tombé sur un heureux groupe de sittelles à poitrine rousse. C’est toujours un plaisir d’observer ces oiseaux grimper sur les troncs et se suspendre aux branches à la recherche d’insectes et de graines précédemment cachées dans les fentes des écorces. Fait intéressant chez cette espèce, il faut remarquer le hallux, soit l’orteil replié dans la direction opposée des autres. C’est l’une des adaptations de leur mode de vie « arboricole ».
La prairie
Le secteur sud-est de l’île aux Basques présente une prairie riche caractérisée par la présence d’une flore particulière à laquelle se joignent des épinettes parfois rabougries. De plus, elle est entourée d’un banc de sable et de berge riche en élymes des sables et en spartines. C’est un habitat idéal pour les passereaux typiques des milieux ouverts. C’est ainsi que j’ai rencontré le fameux bruant à gorge blanche, un amoureux des conifères de cet habitat. Il détient l’un des chants les plus charismatiques et facilement reconnaissables : le fameux où es-tu Frédéric, Frédéric. Pour ma part, ça devient presque inquiétant à la longue puisque j’ai la constante impression qu’on me cherche…
Plus tard durant mon séjour, j’ai eu le soulagement d’enfin entendre et apercevoir des parulines masquées, toujours aussi actives dans les brindilles. Comment reconnaître cette espèce si elle se cache dans les herbes hautes? Tendre l’oreille et détecter son chant classique ouistiti-ouistiti-ouistiti-ouit. Sinon, le mâle porte le masque noir lorsqu’il est mature. Évidemment, à cause de leur petite taille, une paire de bonnes jumelles est appréciée!
Voilà donc une première partie expliquant l’étendue de la diversité ornithologique présente sur l’île aux Basques en saison estivale. Dans une seconde partie, je décrirai ce qu’on peut observer sur les berges et les rochers qui les entourent.
Cliquez ce lien pour d’autres photos prises sur les territoires de la Société Provancher.
Frédérick Létourneau, stagiaire à la Société Provancher, ornithologue et photographe
Photo à la une : Frédérick Létourneau.